La cellule anti-trafic de la Société protectrice des animaux (SPA) déplore que les animaux de compagnie soient de plus en plus maltraités et victimes de trafics, alimentant un commerce lucratif.
La Cellule anti-trafic (CAT) est un service de la SPA composé de six salariés permanents, dont deux anciens gendarmes.
Cette « cellule » enquête principalement en France, mais aussi à l’étranger pour remonter certaines filières, surtout en Belgique et dans les pays d’Europe de l’Est, « véritables plaques tournantes des trafics animaliers ».
Trafic d’animaux
« Depuis la création en janvier 1993 de la CAT, la situation des animaux de compagnie en France se détériore de plus en plus », déplore sa directrice Brigitte Piquetpellorce.
« Les importations illégales en provenance de nombreux pays d’Europe, mais aussi les combats de chiens, et les élevages inhumains en batterie font que la lutte continue », dit-elle.
Elle se félicite toutefois de la forte baisse des vols de chiens et chats pour l’expérimentation animale.
500 bêtes sauvées chaque année
Chaque année, la CAT sauve plus de 500 bêtes et rappelle que le trafic d’animaux occupe le 3e rang mondial des négoces illégaux, après celui de la drogue et des armes. « Une économie souterraine qui ne cesse de se développer… »
Selon Brigitte Piquetpellorce, un chihuahua acheté 250 € en moyenne en Slovaquie est revendu entre 1 000 et 3 000 € en animalerie. Elle estime par ailleurs à 700 000, le nombre de chiots qui sont vendus en France, chaque année, hors de tout circuit officiel (éleveurs, animaleries).
De véritables enquêtes policières
Au quotidien, les enquêteurs de la CAT, qui n’ont pas autorité pour agir seuls, travaillent en étroite collaboration avec les gendarmes, policiers, douaniers et procureurs pour traquer les trafiquants.
Ils mènent de véritables enquêtes policières, recueillent des renseignements et témoignages, décodent les petites annonces de vente d’animaux, procèdent à des recoupements d’informations et effectuent aussi des enquêtes de terrain.
Quant au commerce illégal des chatons, très minime par rapport à celui des chiots, il ne représente que 5 % des enquêtes de la CAT mais il est « très rentable » pour certaines races comme le persan qui se vend plus de 1 000 € en France.
Sanctions dissuasives
Mme Piquetpellorce regrette « une justice peu adaptée aux animaux » mais « se félicite de quelques affaires dont les sanctions peuvent avoir une valeur dissuasive ».
« Outre des décisions de classement sans suite, la SPA est parfois déclarée irrecevable dans le cadre de certaines procédures », note-t-elle. L’association ne peut juridiquement se porter partie civile que sur les actes de mauvais traitements et actes de cruauté.
Toutefois, des procès, comme celui d’un couple d’éleveurs du Maine-et-Loire, à Chigné, en 2012, condamnés à de lourdes peines, « est une victoire pour la SPA ».
« On a découvert l’horreur, plus de 180 chiens et chats vivaient dans de minuscules cages, dans leurs excréments, sans eau ni nourriture », se rappelle Mme Piquetpellorce.« L’homme a écopé de deux ans de prison ferme et sa femme 12 mois de prison avec sursis. Tous les deux ont une interdiction d’exercer une activité en rapport avec les animaux et ils ont dû verser plus de 80 000 € pour la prise en charge des bêtes malades. »